En France, l’allaitement maternel reste un sujet complexe et parfois tabou. Bien que ses bienfaits soient largement reconnus, les taux d’allaitement dans l’Hexagone sont bien inférieurs à ceux observés dans d’autres pays. Quels sont les freins à l’allaitement en France, et comment expliquer ce retard par rapport à d’autres nations ?

Une chute précoce des taux d’allaitement

Environ 70 % des mères démarrent l’allaitement à la naissance, mais ce chiffre chute rapidement à 25 % après 6 semaines et à seulement 10 % à 6 mois. Ces statistiques sont bien loin des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui préconise un allaitement exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois.

Les freins structurels et culturels

1. Un congé maternel trop court

Avec seulement 16 semaines de congé maternel, de nombreuses mères se retrouvent contraintes de sevrer leur bébé à la reprise du travail. L’absence de soutien pour tirer leur lait sur leur lieu de travail rend cette transition encore plus difficile.

2. Le poids des préjugés

L’allaitement est souvent perçu comme contraignant ou peu moderne. Des clichés tels que :

● « L’allaitement est fatigant »

● « Le biberon est plus pratique »

● « Il est difficile d’allaiter dans l'espace public »

● “ le bébé va être tout le temps collé à toi”

● “le bébé va avoir plus de mal à s'endormir seul et à dormir seul”

découragent de nombreuses femmes, souvent par manque d’information ou de

sensibilisation.

3. Un manque d’accompagnement

Les consultations en lactation ou les cours prénataux spécifiques à l’allaitement sont encore peu proposés en France. Les jeunes mères se retrouvent souvent livrées à elles-mêmes face aux difficultés liées à l’allaitement.

 

Des exemples inspirants à l’étranger

Certains pays enregistrent des taux d’allaitement bien plus élevés grâce à des politiques et des pratiques favorables :

● Les pays nordiques :

En Suède ou en Norvège, plus de 90 % des mères allaitent à

la naissance et continuent souvent jusqu’à 6 mois. Ces résultats s’expliquent par un congé parental long et bien rémunéré, associé à un accompagnement personnalisé.

● L’Allemagne :

Des consultations en lactation gratuites et des campagnes nationales

d’information contribuent à encourager l’allaitement.

● Les pays d’Asie et d’Afrique :

 L’allaitement est souvent valorisé culturellement et économiquement, avec des taux qui atteignent jusqu’à 98 % à la naissance.

 

Les solutions pour combler le retard en France

Pour améliorer les taux d’allaitement et soutenir les mères qui souhaitent allaiter, plusieurs initiatives peuvent être envisagées :

 1. Allonger le congé maternel

Offrir plus de temps aux mères pour allaiter sans la pression de la reprise du travail

permettrait de prolonger la durée de l’allaitement.

2. Améliorer l’accompagnement

Former les professionnels de santé à mieux accompagner les mères dans leur projet d’allaitement et multiplier les consultations spécialisées en lactation.

3. Changer les mentalités

Lancer des campagnes d’information pour sensibiliser le grand public aux bienfaits de l’allaitement et déconstruire les préjugés.

4. Aménager des espaces d’allaitement

Créer des espaces d’allaitement dans les entreprises, les transports et les lieux publics pour que les mères puissent allaiter ou tirer leur lait en toute sérénité.

 

Conclusion : Soutenir le choix des mères

Rattraper le retard en matière d’allaitement est un défi qui nécessite des efforts collectifs. En modifiant les politiques publiques et en éduquant les mentalités, la France peut offrir un meilleur soutien aux mères et valoriser ce geste naturel.

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Elisabeth Mathes